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Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et maladies parodontales

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie inflammatoire chronique des voies aériennes. Elle se manifeste par une obstruction bronchique irréversible et évolue par exacerbations (décompensations). Celles-ci ont pour conséquences un déclin accéléré de la fonction pulmonaire et une altération de la qualité de vie. Ainsi, les exacerbations nécessitent généralement une hospitalisation du patient et les plus sévères mettent en jeu le prognostic vital. Les symptômes sont caractérisés par une toux productive et une dyspnée.

Généralités

Première cause d’insuffisance respiratoire chronique en France, la BPCO atteint 7,5% des Français de plus de 40 ans; elle a été responsable de la mort de 16000 personnes en France en 2016 et de 3,17 millions de personnes dans le monde en 2015 et sera en 2030 la troisième cause de mortalité dans le monde. Longtemps silencieuse, elle est largement sous-diagnostiquée.

Il existe une association entre BPCO et parodontite. Plus la parodontite est sévère, plus le risque de BPCO est élevé.

La BPCO et les parodontites ont plusieurs points communs :

  • facteurs de risque : tabac, âge
  • inflammation chronique à bas bruit
  • inflammation riche en polynucléaires neutrophiles
  • destructions irréversibles des tissus conjonctifs
  • le patient est un acteur majeur de son traitement et doit être totalement impliqué dans la prise en charge de la maladie
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Facteurs de risques

  • Tabac +++
  • Age
  • Produits chimiques (milieu professionnel)
  • Pollution de l’air
  • Statut socioéconomique

Symptômes

  • Toux et/ou
  • Expectorations fréquentes et/ou
  • Dyspnée

Complications

  • Handicap respiratoire
  • Insuffisance cardiaque
  • Dénutrition
  • Dépression
  • Anémie
  • Ostéoporose

Recommandations

  • Le chirurgien-dentiste est un acteur essentiel dans le repérage de la BPCO : tout patient de plus de 40 ans présentant au moins un facteur de risque (tel que le tabagisme) et/ou un symptôme respiratoire (tel que toux, essoufflement, crachat) doit être orienté vers son médecin généraliste.
  • Selon les recommandations de la HAS, le bilan initial de la BPCO comprend la recherche de parodontite ou autre foyer infectieux dentaire.
  • Tout doit être fait au niveau bucco-dentaire pour permettre au patient de s’alimenter correctement (traitements parodontaux, conservateurs et prothétiques).
  • Le chirurgien-dentiste est impliqué dans le sevrage tabagique des patients atteints de BPCO.
  • Il est nécessaire de faire une surveillance accrue de l’état parodontal en raison de l’association entre BPCO et parodontite.
  • L’impact des traitements inhalés de la BPCO sur les muqueuses buccales et le risque carieux implique une attention particulière de la part du chirurgien-dentiste.

Conséquences du traitement de la BPCO sur la santé parodontale

Traitements de la BPCO :

  • Corticoïdes inhalés
  • Bronchodilatateurs inhalés

Altérations de la salive :

  • baisse du pH
  • diminution de la production

Conséquences :

  • Caries
  • Gingivite
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Le saviez-vous ?

  • Les maladies parodontales (gingivites et parodontites) sont des maladies inflammatoires atteignant la gencive et le système d’ancrage des dents. Elles se développent par un processus inflammatoire en réponse à la fl ore microbienne de la cavité buccale. En l’absence de traitement, elles peuvent aboutir à la perte des dents et augmenter le risque de maladies chroniques.
  • Lorsqu’une gingivite n’est pas traitée, le processus inflammatoire peut se développer en profondeur et provoquer la destruction irréversible du système d’ancrage (parodontite) avec pénétration de bactéries du biofilm et de leurs produits toxiques dans la circulation sanguine. La surface de la plaie infectieuse peut atteindre 200cm2 en fonction de la sévérité de la parodontite.
  • Il existe une association entre BPCO et parodontite.
  • Les traitements inhalés (corticoïdes et bronchodilatateurs) modifient la salive (quantité et composition) et favorisent l’apparition de caries et de gingivites.
  • En Europe, la prévalence des maladies parodontales est de 20% à 89% en fonction des pays et de l’âge. 11% de la population souffre d’une forme sévère.
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